Le négoce agricole en pleine révolution de son business model
Lors de son AG, mardi 14 mai, la Fédération du négoce agricole a partagé sa feuille de route dans un contexte où, plus que jamais, elle œuvre à accompagner les entreprises de négoce dans leur pérennité.
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350 négoces agricoles, dont 80 % d’entreprises familiales, emploient 10 000 salariés et réalisent 8 milliards de chiffre d’affaires, travaillant notamment avec un agriculteur sur deux. Si le nombre de structures continue de se concentrer, le négoce agricole réussit à maintenir, ces dernières années, ses parts de marché entre 30 et 40 % en agrofourniture et collecte, entre les croissances internes des entreprises et une dynamique de reprise des structures à céder qui s’est mise en place.
Pour accompagner au mieux ces entreprises face aux mutations en cours, la Fédération du négoce agricole (FNA) vient de décliner une nouvelle feuille de route autour de quatre temps forts présentés par son président, Antoine Pissier, lors de son AG du mardi 14 mai, et qui va être peaufinée d’ici à quelques semaines.
Quatre axes de travail
« Nous souhaitons être une fédération représentative de l’ensemble des entreprises de commerce agricole et peser sur les décisions, qu’elles soient politiques ou dans notre écosystème, développe Antoine Pissier. Nous voulons aussi apporter de l’expertise technique à nos négoces adhérents avec nos permanents ou des partenaires extérieurs. » Et dernier axe travaillé : la prospective pour « se projeter et imaginer les enjeux de nos métiers et leur évolution ».
Le président de la FNA espère que la loi d’orientation agricole (en cours d'examen à l'Assemblée nationale) avec, notamment, l’inscription, dans le code rural, de l’agriculture comme intérêt majeur pour le pays, la refonte d’Ecophyto, ou encore les Egalim « vont changer les choses ». Car l’objectif pour cette fédération est bien sûr de « pérenniser le modèle économique, social et politique du négoce, conserver la capacité à s’adapter, innover et investir ».
Treize dirigeants et cadres diplômés
D’autant que la relève est là, comme le démontrent les treize dirigeants ou futurs dirigeants et cadres montés sur l’estrade pour la remise du diplôme Négoce Académie. Ce parcours de formation, lancé en 2016 par le réseau Impaact avec l’école Toulouse Business School, est désormais drivé par Négoce Expansion pour le faire monter en puissance et le déployer au niveau national.
Si, comme le souligne Antoine Pissier, « nous avons tous notre responsabilité et à apporter notre contribution au-delà des ambitions de nos décideurs politiques », il appelle les pouvoirs publics à « écouter les acteurs de terrain pour trouver des solutions simples et efficaces afin de répondre aux enjeux de demain ». Et de rappeler les travaux de fond entrepris par la fédération en termes de développement des filières et des compétences, de prévention des risques, de mobilisation de fonds et de distorsions de concurrence.
La FNA attend ainsi davantage d’équité aux niveaux national et européen. Référence est notamment faite à la C3S que les négoces doivent continuer de verser et qui « coûte une fortune, à raison de 0,13 % du chiffre d’affaires, alors que nous avons des besoins d’investissement et que nombre d’autres structures en sont exonérées ».
« Rester acteurs de notre avenir »
Et un rappel a été souligné quant au besoin de cohérence dans les actions avec « pas d’interdiction sans solution, nous voulons plus un recueil du possible qu’une liste d’interdictions ». Un retour au bon sens d’ailleurs mis en avant lors d’une table ronde réunissant Luc Ferry, philosophe et ancien ministre, Yohann Barbe de la FNSEA, Etienne Armbruster, dirigeant du groupe Armbruster, et Carole Hernandez Zakine, consultante.
« Nous travaillons sur un business model en pleine révolution, et pas seulement en évolution, avec des injonctions contradictoires et des changements de posture, conclut Antoine Pissier. Et ce, dans le double objectif d’allier compétitivité et protection de l’environnement. Nous devons en effet être compétitifs, sinon nous ne resterons pas longtemps acteurs de notre avenir, à moins d’être perfusés par l’État, mais ceci durera moins longtemps que les impôts ! »
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